Immobilier à Biarritz : la côte en surchauffe
Les chiffres sont éloquents. À Biarritz, locomotive de l’attractivité de la Côte basque, le prix moyen des maisons anciennes a augmenté de plus de 60 % en trois ans, s’établissant aujourd’hui à près de 8 000 euros, contre moins de 5 000 euros en 2019 (1). Une moyenne qui cache de fortes disparités, le centre-ville mais aussi les quartiers tendance de Bibi Beaurivage et Saint-Charles, autrefois populaires, affichant désormais des prix au mètre carré dignes de certains quartiers parisiens. « Il y a une véritable accélération avec un déséquilibre entre une très forte demande et une offre limitée. À Biarritz, les prix ont encore augmenté de 20 % en un an. On arrive à des niveaux jamais atteints. Une vue sur mer à Biarritz vaut désormais de 15 000 à 20 000 euros. Dans le quartier de Bibi, les maisons anciennes se vendent à 10 000 euros le mètre carré. À Anglet, le ticket d’entrée d’une maison dépasse désormais le million d’euros », constate Sébastien Beauville, directeur des agences Stéphane Plaza Immobilier de Biarritz et d’Anglet.
Guéthary, Bidart et Hendaye
Cette surchauffe de l’immobilier se retrouve sur tout le littoral basque. Récemment élu premier « village où il fait bon vivre de France », dans un classement paru dans le « Journal du dimanche », Guéthary est aussi en tête du podium des prix de l’immobilier, avec une moyenne de 9 000 euros le mètre carré pour une maison ancienne. Le prix médian à Bidart et Saint-Jean-de-Luz tourne quant à lui autour de 7 000 euros. À l’extrémité sud du littoral, Hendaye apparaît comme une alternative moins coûteuse. Mais la moyenne affichée de 4 400 euros le mètre carré est à nuancer, les appartements et maisons situés à Hendaye-Plage étant nettement plus élevés que ceux du centre-ville ou des quartiers excentrés.
Cette fièvre immobilière est-elle inexorable ? Pas si sûr. Plusieurs facteurs pourraient contribuer à calmer cette tendance haussière, génératrice d’une profonde crise du logement. À commencer par l’adoption par la Communauté Pays basque d’un sévère régime de compensation sur les meublés de tourisme (lire en p. 22). Pour Sébastien Beauville, « si certains propriétaires auront les moyens de garder leurs biens volets fermés, d’autres vont vendre car le rapport locatif ne sera pas le même ». De quoi ramener sur le marché de nouveaux biens à la vente, surtout des petites et moyennes surfaces jusqu’ici prisées des investisseurs. Les incertitudes liées à la guerre en Ukraine, la remontée des taux d’intérêt et le durcissement des conditions de crédit pourraient aussi contribuer à freiner une envolée des prix qui, à l’exception des vendeurs, ne réjouit pas grand monde.
(1) Source chiffres : www.meilleursagents.com