Construction de logement en Gironde : quelle coopération entre bailleurs, promoteurs et élus ?
En amont de cette discussion, un fait : le nombre de construction de logements neufs baisse depuis 2015, il a même été divisé par deux dans la métropole bordelaise. Pourquoi cette baisse ?
Un ralentissement
L’élue Christine Bost admet un ralentissement par rapport à 2018, où 12 000 permis de construire ont été accordés. « Le cadre du plan local de l’habitat fixe 7 500 logements par an. En 2021, on a accordé 7 600 permis de construire. ». Pour la maire d’Eysines, construire n’est pas uniquement une question de logement : « En tant que maire on doit absorber les populations. Derrière il faut que les élus locaux assurent le service public : crèche, emploi, etc. » Constructeurs et services publics n’ont pas la même vision, ni le même rythme : « Vous êtes de passage, lance Christine Bost à Maxime Tridat. Nous, on reste et on gère le fonctionnement d’une ville, d’un quartier. Il y a plus de 40 000 demandes de logement sociaux sur la Métropole. » Un critère non pertinent selon Frédéric Lesvigne : « 70 % de la population française est éligible à un logement social en France. Le nombre de dossiers ne traduit pas forcément un besoin social immédiat. »

Maxime Tridat, Frédéric Lesvigne, Christine Bost, et la journaliste Laetitia Langella
Capture écran SO
Des alternatives
Pour loger en nombre, Maxime Tridat prône le retour des quartiers d’échoppes : « On peut loger autant de familles dans des maisons individuelles que dans les constructions verticales du Grand Parc à Bordeaux. En concentrant l’ensemble des espaces verts sur le jardin à l’arrière et l’ensemble du logement sur une maison en R + 1, on arrive au même nombre de logements. L’étalement est juste utilisé différemment. »
Des critères mal partagés
Sur le plan de l’urbanisme, la Métropole a la main et le fait savoir. Elle veut revoir à la baisse le nombre de m² à partir duquel on a obligation de produire des logements sociaux : « on passerait de 2 000 à 1 000 m² », souligne Christine Bost. Frédéric Lesvigne rétorque : « On est face à des objectifs politiques qui utilisent le foncier et installent une tension sur le marché privé. » « 40 % des permis n’ont pas abouti cette année. On a beaucoup de mal à obtenir des autorisations », souligne Maxime Tridat.